Attendues, les Soldes à Rouen ne feront pas de miracle
Travaux, Gilets jaunes, Lubrizol, réforme des retraites… Après une année catastrophe, les soldes d’hiver n’apporteront probablement pas un coup de fouet suffisant aux commerces rouennais.
A Rouen, les soldes ne sont plus le grand rendez-vous commercial qu’elles étaient. Démarrées mercredi 8 janvier, elles n’ont pas suscité la vague de consommateurs qui existait autrefois. La faute à la LME, selon Philippe Depréaux, président de Rouen Shopping, le 1er réseau de commerces rouennais et par ailleurs vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Rouen Métropole. « Depuis cette loi, tout a changé. Des démarques, il y en a toute l’année. L’attractivité des soldes en a été lourdement affaiblie. Mais surtout c’est un système très pervers, qui fait que les consommateurs n’ont plus de conscience des prix. »
Une vraie lassitude.
Force est de constater que les démarques se sont multipliées depuis le fameux « Black Friday ». Un évènement qui a pris de l’ampleur en France depuis deux ans, mais qui a est grandement élargi par rapport à ses origines d’outre-Atlantique. Tous les secteurs commerciaux sont concernés, et la démarque a parfois duré jusqu’à deux semaine au lieu d’un jour… Au final donc, les soldes ne se présentent pas comme un pic d’affaires aussi intéressant qu’auparavant. Pourtant, les commerçants rouennais en auraient bien besoin, après les effets cumulés des manifestations des Gilets Jaunes et de l’incendie de Lubrizol. « On pensait être sortis de tout cela, note Philippe Depréaux. Mais ça continue avec les mouvements sociaux liés à la réforme des retraites… » Une vraie lassitude s’installe donc chez les commerçants, qui s’insurgent d’entendre certains manifestants clamer qu’ils vont « bloquer l’économie ». Un discours difficile à accepter alors même que les commerces voient leur chiffre d’affaires du mois de décembre 2019 toujours en dessous de celui du même mois de 2017.
Des signes positifs.
Heureusement, tout n’est pas tout noir. Premier point positif : la fréquentation du centre-ville qui reste importante. « Les consommateurs restent attachés aux commerces de proximité et je les en remercie », insiste Philippe Depréaux. Cette fréquentation a aussi été dopée par les efforts réalisés cette année en amont des fêtes de fin d’année. Décorations et éclairages ont été renforcés, à la demande des commerçants, afin de redonner de l’attractivité à Rouen, après la catastrophe de Lubrizol. Une belle réaction qui a conduit à comptabiliser 60 000 visiteurs à l’occasion de la grande parade de Noël.
Autre éclaircie : l’avancée certaine des travaux en centre-ville. Des travaux qui ont pesé lourdement sur l’activité de certains quartiers, mais qui de l’aveu de Philippe Depréaux, les embellissent. Reste que certains quartiers sont encore concernés par les chantiers pour encore plusieurs mois… et que ces aménagements ont considérablement réduit le nombre de places de stationnement.