À Saint-Saëns, Tubao augmente ses capacités de production
L’entreprise, qui emploie 80 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2022, est soutenue par la région Normandie.
Début décembre, des représentants de la Région Normandie visitaient l’entreprise Tubao, basée à Saint-Saëns, bénéficiaire de 500 000 euros dans le cadre du dispositif "Impulsion Développement". L’occasion pour Sophie Gaugain, première vice-présidente de la Région, chargée du développement économique et Xavier Lefrançois, conseiller régional de Normandie et maire de Neufchâtel, d’échanger avec François Régis du Mesnil, PDG de Tubao sur sa stratégie de développement.
Acier galvanisé et polyéthylène haute densité
L’entreprise conçoit et fabrique des systèmes de canalisations de très grand format pour la gestion et le stockage des liquides dans les infrastructures de génie civil. Pour cela, Tubao, propose deux solutions certifiées. La première s’appuie sur l’utilisation de buses métalliques ondulées et galvanisées, et concerne les eaux pluviales et la défense incendie. La seconde voie utilise le polyéthylène, et concerne l’eau potable et les produits chimiques. L’entreprise met ainsi en œuvre, depuis 2017, dans son usine, une technologie finlandaise, Weholite, dont elle a l’exclusivité sur le territoire. « Il y a une véritable approche durable, car ces produits peuvent incorporer de la matière recyclée et sont eux-mêmes recyclables » note François Régis du Mesnil. Avec des atouts environnementaux et économiques, et une fabrication « made in France », les réservoirs et canalisations constituées de buses spiralées en polyéthylène haute densité ont donc toutes les raisons de s’imposer naturellement.
Mais ce n’est pas toujours le cas… Face à des cabinets d’étude parfois réticents à adopter des technologies moins répandues en France, l’entreprise doit donc convaincre malgré ses certifications. Un travail de longue haleine, mais qui paie quand on observe l’évolution de l’entreprise depuis sa reprise en 2000 par François Régis du Mesnil. À l’époque, l’entreprise compte un salarié et elle est orientée sur le négoce de cuves de stockage. Aujourd’hui, elle s’appuie sur 80 collaborateurs, réalise 22 millions d’euros, et possède son site de production depuis 2010. François Régis du Mesnil remarque : « Une telle aventure ne va pas sans les hommes qui sont autour. À mes yeux, la boutonnière du Pays de Bray est un superbe bassin d’emplois où les gens portent de nombreuses valeurs. Tous les gens qui travaillent ici sont extrêmement impliqués et motivés. »
22 millions d’euros
Cette année, une seconde ligne de production dédiée au polyéthylène a été installée. C’est cet investissement qui a été soutenu par la région Normandie. Une unité de recyclage pour traiter les chutes de matière première a été mise en route. « Nous avons également travaillé dans le cadre d’un projet de R&D avec l’ADEME pour incorporer de la matière recyclée, par exemple issue des bouteilles de lait, dans nos produits » poursuit François Régis du Mesnil. Un objectif « qui n’est pas si simple », car toutes les caractéristiques concernant la résistance des produits doivent être conservées.
En 2023, l’entreprise a décidé de doubler sa capacité de production concernant l’acier. « Nous sommes également dans un grand projet de transformation numérique depuis dix-huit mois qui doit aboutir en janvier » explique le dirigeant. Enfin dernier projet pour l’année prochaine, l’ouverture d’un espace dédié à l’accueil et la présentation des produits de l’entreprise. Il comportera un studio d’enregistrement pour la réalisation de podcast reprenant les témoignages de clients. « Nous aurons aussi un studio de réalité virtuelle pour faire entrer nos clients dans nos projets » complète François Régis du Mesnil qui fourmille d’idées. Une entrée de plein pied dans le futur pour l’entreprise qui évolue depuis ses débuts. « C’est une fierté de notre territoire » estime de Xavier Lefrançois. De son côté Sophie Gaugain souligne « avec le stockage de l’eau, vous êtes au cœur d’un enjeu de développement durable. Avoir un porteur de solution français avec des solutions durables et adaptables, c’est fort. »
Pour Aletheia Press, Lætitia Brémont