À Rouen, l’Ecole Buissonnière ouvre ses portes

Dix ans après son acquisition par la Matmut, l’école normale d’institutrices de Rouen retrouve une nouvelle vie. Elle accueille un hôtel Hyatt Place quatre étoiles et un hôtel d’entreprises.

La directrice des moyens généraux de la Matmut, Sophie Tocqueville (au centre) entourée de Tony Malandain et Maxime Rousselle, architectes associés au cabinet CBA. (© Aletheia Press / B.Delabre)
La directrice des moyens généraux de la Matmut, Sophie Tocqueville (au centre) entourée de Tony Malandain et Maxime Rousselle, architectes associés au cabinet CBA. (© Aletheia Press / B.Delabre)

A Rouen, faire l’école buissonnière n’aura plus vraiment la même signification que par le passé. Depuis le 27 août en effet, c’est sous cette appellation que le site de l’ancienne école normale d’institutrices a repris vie. Situé route de Neufchâtel, ce site incroyable était resté caché à la vue des Rouennais durant de nombreuses années. Il accueille désormais un hôtel Hyatt Place quatre étoiles, comptant 85 chambres, équipé d’un SPA (ouvert à tous) et d’une salle de fitness (réservée aux clients de l’hôtel), ainsi qu’un ensemble de bureaux.

C’est en 2014, que la Matmut a acquis ce bâtiment construit à la fin du XIXe siècle. La beauté du bâtiment, et la très jolie vue sur la ville et la cathédrale en font un élément remarquable du patrimoine, que le groupe d’assurance envisage très vite de transformer en complexe hôtelier. Plus facile à dire qu’à faire. « Avec 95 % de mérule, le site était dans un état de conservation très compliqué », souligne Sophie Tocqueville, directrice des moyens généraux à la Matmut. Pour financer les travaux (et l’acquisition de quelques parcelles adjacentes), la Matmut prévoit alors d’associer à l’hôtel, un ensemble de bureaux.

8 000 m² de bureaux en 25 plateaux

Les 8000m² de bureaux sont répartis sur trois étages autour d’un atrium central très lumineux. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Le cabinet d’architectes rouennais CBA s’est vu confier le projet. « Nous sommes sur un site de grande échelle, dont la surface est équivalente à celle de la place de l’hôtel de ville, souligne Tony Malandain, architecte associé. Il fallait donc recomposer l’îlot tout en s’intégrant bien dans la pente, en s’effaçant par rapport au tissu pavillonnaire, et tout en mettant en valeur le bâtiment historique ». Une « lame » est alors pensée pour prendre position sous le bâtiment historique en U. Elle abrite l’accueil de l’hôtel, son restaurant et le spa.

En bout de parcelle, l’ensemble de bureaux est construit autour d’un atrium central très lumineux. 8 000 m² de bureaux libres d’aménagements sont ainsi mis à la disposition des entreprises, dans un système d’hôtel d’entreprises. « Nous souhaitions apporter un maximum de services aux occupants, appuie Sophie Tocqueville. C’est pourquoi 130 places de parking sont à leur disposition ainsi qu’un hospitality manager ». Déjà quatre locataires ont emménagé occupant sept des 25 plateaux disponibles.

Une très belle vue sur Rouen

De son côté, l’établissement hôtelier a accueilli ses premiers clients. Franchisé Hyatt Place pour 15 ans, il reste entièrement propriété de la Matmut qui a apporté sa touche au projet, en s’appuyant sur l’histoire du lieu. S’il s’appelle l’école buissonnière, les clients retrouveront toutefois plus l’esprit de l’école que celui des buissons en entrant dans leurs chambres (de 104 à 325 € hors petit déjeuner). Les motifs à petits carreaux sur les canapés, les sangles de cuir aux allures de celles des cartables ou des ardoises pour les numéros de chambres… rappelleront des souvenirs à certains.

La grande terrasse devant l’hôtel (au-dessus de la lame) apporte, quant à elle, un esprit beaucoup plus proche de la récréation avec une vue imprenable sur Rouen. L’espace propice à la relaxation, avec ses meubles de jardin, est aussi agrémenté de trois œuvres d’art commandées spécialement à de jeunes artistes (de moins de 40 ans) suite à un appel à créations.

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre