Eleonore Mandel, présidente du Centre des jeunes dirigeants : Une vie professionnelle à la quête de sens

Depuis le 1er juillet, Eléonore Mandel est la nouvelle présidente du Centre des jeunes dirigeants (CJD) de Normandie, succédant ainsi à Pierre Hermann, directeur général de Semafor, cabinet de conseils en ressources humaines. Au sein du bureau de la section caennaise depuis son adhésion en 2014, puis vice-présidente de l'antenne départementale de 2018 à 2020, elle a été plébiscitée par les jeunes dirigeants pour prendre la relève à l'échelle régionale. « Il n'y a eu qu'une seule femme présidente de la région, et c'était il y a quelques années », se souvient-elle.

Ce mandat est une évidence pour la quadragénaire, qui a envie de « redonner au CJD ce qu'il [lui] a donné ». « Le CJD m'a fait grandir, m'a transformé », annonce-t-elle, évoquant des formations qui lui ont permis de prendre conscience de son « leadership » et de son « rapport au travail et à l'argent ». Grâce à cet engagement, elle a pris en confiance, en légitimité et de l'ambition pour faire évoluer sa petite activité d'auto-entrepreneur à l'époque. Dans son projet de mandat, la solidarité a une grande place. Là encore, un juste retour des choses pour l'entrepreneuse qui a pu compter sur le soutien de ses pairs lors du décès de son fils aîné.

À 45 ans, Éléonore Mandel a déjà eu plusieurs vies professionnelles. D'abord dans le marketing international dans le jeu vidéo, puis au sein des Dictionnaires Le Robert, elle prend la direction des relations internationales de l'EM Normandie en 2004, avant de se tourner vers l'enseignement en 2009 tout en reprenant ses études en Recherche et conseil.

En 2016, elle créée l'association ZorroMégot qui sensibilise à la pollution et au recyclage des mégots de cigarette. « C'était mon premier bébé entrepreneurial, j'avais l'impression que c'était moins engageant qu'une entreprise », se remémore-t-elle. Cinq ans après, l'association a bien grandi, avec une salariée, et des projets dans toute la région.

Dans le même temps, Éléonore Mandel développe son activité de conseils aux entreprises, Au Contraire Consulting. Après sa thèse en management interculturel, elle réalise ses premières missions de conseil auprès d'entreprises sur les relations internationales. Les épreuves de la vie et la crise sanitaire la bousculent. En quête de sens et engagée dans la préservation de l'environnement avec son association, Eléonore Mandel bifurque vers la RSE. « J'ai toujours voulu être utile, trouver du sens dans mes activités, il y a eu l'aide aux étudiants, puis la transmission et maintenant l'action RSE, énumère-t-elle. J'ai tout remis à plat, et maintenant je suis là où je voulais être. »

Aujourd'hui, la cheffe d'entreprise veut prendre sa part dans la transformation de la société pour la préservation de l'environnement. En 2021, sa société change de statut pour intégrer la notion d'économie sociale et solidaire. Bientôt, son entreprise proposera des formations pour aider les collaborateurs des entreprises à monter en compétences. « Il n'y a que comme ça que ça ira plus vite », lance-t-elle. Elle se veut exemplaire jusqu'à l'aménagement de ses locaux, rue Jeanne-d'Arc, en seconde main. Mais surtout, elle a des projets plein la tête et espère qu'un jour, Rouen aura son laboratoire de la transition.