L'attractivité, une priorité pour les experts-comptables et les commissaires aux comptes
Lors des assemblées générales des experts-comptables et des commissaires aux comptes, les deux professions ont évoquer leur problématique actuelle : l'attractivité de leurs métiers.
Comme dans d'autres professions, les experts-comptables et les commissaires aux comptes connaissent des difficultés de recrutement. « 200 postes [d'experts-comptables] seraient à pourvoir » , indique Cécile Chabbert-Leterc, vice-président du conseil régional de l'ordre des experts-comptables de Normandie, en charge de la communication.
L'ordre des experts-comptables espère remédier à cette « pénurie de talents » avec plusieurs actions. « On s'est emparé du sujet en faisant appel à la Région et son agence de l'orientation », annonce Franck Nibeaudo, président du conseil régional de l'ordre des experts-comptables (CROEC). Les professionnels volontaires peuvent ainsi devenir "ambassadeurs métier" et présenter leur activité dans des établissements scolaires.
« Regarder dans nos cabinets » pour les experts-comptables
L'ordre souhaite développer les partenariats avec les écoles et le rectorat, et ainsi renforcer sa présence dans les établissements normands. Au total, le CROEC a réalisé plus de 450 actions de promotion en un an, en Normandie, à travers des forums, des salons, des ateliers entre autres. « Nous avons rencontré 4 500
jeunes depuis le début du mandat », indique Cécile Chabbert-Leterc.
L'une des réponses à cette problématique est de « recruter à des niveaux inférieurs et faire un effort de formation et d'intégration des nouveaux collaborateurs », selon Nicolas Colboc, élu à l'ordre régional en charge de la formation. La formation, en lien avec Renasup, avec des BTS et bachelor a également été évoquée.
Pour Lionel Canesi, président du conseil national de l'ordre des experts-comptables (CNOEC), cette pénurie de main d'œuvre ne s'explique pas par une baisse d'étudiants dans la filière, mais surtout du fait de retenir les talents dans les cabinets. « Il faut qu'on se regarde, dans nos cabinets », interpelle-t-il.
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Rendre la profession de commissaire aux comptes plus accessible
« Il y a trois axes d'attractivité : être fier, de notre rôle, de nos compétences, de notre utilité ; être ambitieux et être audacieux », lance Simon Lubais, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Normandie (CRCC). À l'instar de l'ordre régional des experts-comptables, la compagnie régionale des commissaires aux comptes a mis en place de nombreuses actions de promotion, dont un tournoi de e-sport qui a connu un beau retentissement.
« Les limitations de chiffres d'affaires ne sont pas en termes de marché mais en termes de capacité à faire et à trouver des gens », affirme Philippe Vincent, vice-président à la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC). L'élu au sein de l'instance a rappelé la mise en place du plan "Jeunes diplômés", visant à inciter les jeunes diplômés à s’inscrire sur la liste des commissaires aux comptes dès l’obtention de leur diplôme. « On voit que cela répond à une attente, nous sommes aujourd'hui à 150 inscriptions, c'est un succès », précise Philippe Vincent.
Pour autant, cela reste « insuffisant » pour l'élu à la compagnie nationale. « On a un sujet avec le diplôme du DEC, qui s'avère être un repoussoir pour les étudiants en école de commerce ainsi que pour les nouvelles compétences dont on a besoin, liées par exemple à la RSE ou au cyber, et qu'on aimerait intégrer à nos cabinets », exprime-t-il.
L'enjeu est donc de rendre plus accessible l'accès à la profession. « Aujourd'hui, on travaille à réformer les modalités du CPCAC. Le plus rapidement possible, on passera d'un examen écrit à un entretien sur base d'un dossier [...] pour permettre aux étudiants de rentrer plus facilement dans les trois années de stage pratique », annonce Philippe Vincent. La compagnie nationale travaille, en parallèle, à la création d'une école de l'audit.